l'alchimiste - paulo coelho - 4e
2 étoiles

Un alchimiste accomplit une quête initiatique et découvre les secrets du monde

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L’alchimiste est un récit initiatique et philosophique.
Écrit en 1988 et publié en Français en 1994
167 pages dans l’édition J’ai Lu

Résumé de l’alchimiste

Un jeune berger espagnol rencontre un vieil homme avec qui il partage sa bouteille de vin. Cet homme raconte qu’il sera jeune demain et qu’il pourrait bien être une pierre sur un chemin foulé par les hommes. Il dit aussi que s’il part accomplir sa légende personnelle, il découvrira un grand trésor au pied des pyramides d’Égypte. Il n’en faut pas plus pour décider le berger à échanger son troupeau contre un billet de bateau.

Composition du livre

4 pages liminaires de Paulo Coelho expliquant comment il écrit.
Une dédicace à un « alchimiste ».
Une citation de l’évangile de Luc.
4 pages de préface dans laquelle l’auteur, fasciné par la pierre philosophale et la fontaine de jouvence, explique qu’il a étudié l’alchimie pendant onze ans.
Un excellent prologue dans lequel le lac pleure la mort de narcisse.

Voici la citation de fin :
« Je pleure pour Narcisse, mais je ne m’étais jamais aperçu qu’il était beau. Je pleure pour Narcisse parce que chaque fois qu’il se penchait sur mes rives, je pouvais voir, au fond de ses yeux, ma propre beauté. »

Paulo Coelho

Paulo Coelho est donc alchimiste. J’imagine qu’il a voulu nous partager un peu de son voyage intérieur avec ce récit très moralisateur, plein de bons sentiments, de fatalisme et de contemplation du monde. Je ne m’y connais pas, mais pour ce que j’en sais, je rapprocherais ça de la philosophie indouiste très passive. Le fait que rien n’arrive par hasard et que toute chose est bonne, dans un sens, pour qui sait lire les signes.

Mon avis

La structure

La structure du livre est très sympa. Si on laisse de côté l’empreinte alchimique/réaliste, on a un bon livre de fantasy des plus classique. Le jeune garçon quitte tout pour accomplir une quête donnée par un vieux sage. Il se fait voler tout ce qu’il possède, fait différentes rencontres enrichissantes jusqu’à trouver le mentor qui révèlera son pouvoir. Pour finir, il passe toutes les épreuves et rentre chez lui avec une femme qu’il peut couvrir d’or.

Le message philosophique

Sauf que voilà, un tas de pensées philosophiques un peu pénibles et gnangnan viennent se greffer sur cette histoire. Notamment le fait que le garçon parcourt le désert pour connaître la voix du monde et de chaque chose. Il commence par comprendre la voix de son cœur qui le guide, puis apprend le langage du désert et du vent et du soleil. Une fois qu’il comprend ses langages, il leur parle et découvre l’âme du monde et l’âme de Dieu en regardant au plus profond de lui.

« Et le jeune homme se plongea dans l’âme du Monde, et vit que l’âme du Monde faisait partie de l’âme de Dieu, et vit que l’âme de Dieu était sa propre âme. Et qu’il pouvait, dès lors, réaliser des miracles. »

À longueur de pages on lit la volonté de l’auteur de mettre en avant les pouvoirs de l’alchimie et que seuls les alchimistes ont une réelle connaissance du monde… J’ai cru aussi déceler la volonté de guider le lecteur dans une philosophie et vers un état d’esprit auquel je n’adhère pas beaucoup. J’ai toujours la crainte d’y voir une sorte d’envie de convaincre, voir de convertir.

Prochaine étape, « le pouvoir de l’astrologie pour guider votre vie » et « les signes se cachent dans la numérologie », non merci, je passe mon tour.

Philosophie vs matérialisme

Dans tout cela, je trouve presque dommage qu’il y ait un véritable trésor. Cela fait perdre un peu de puissance au rite initiatique qu’il a passé. On se dit « ha quand même, il n’a pas fait tout ça pour rien ». Alors que ce qu’il a découvert et qui il est devenu est autrement plus important que les quelques pièces d’or qu’il trouve. Je me demande si le récit n’aurait pas gagné en force si le seul bénéfice du héros avait été spirituel justement pour se détacher du matérialisme et de la cupidité. Je me dis, quitte à partir dans un sens, autant y aller à fond, non ?

Qu’est-ce qu’on retient de l’alchimiste ?

Beaucoup de bien-pensance et de bons sentiments. Dans la mesure où cet avis est franchement minoritaire, on va dire que je suis passé à côté. Je ne faisais tout simplement pas partie du public visé par le livre.