Biographie de Rochus Misch, le dernier garde du corps d'Hitler
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Biographie de Rochus Misch, le garde du corps du führer
220 pages + 6 pages de préface + 20 pages de notices biographiques des protagonistes + 2 pages de plans de la chancellerie et du bunker.
Édité par le cherche midi
Dépôt légal 2006
Propos recueillis par Nicolas Bourcier
Résumé
Rochus Misch n’a pas été membre du parti national-socialiste ni des jeunesses hitlériennes et se dit non partisan de la cause nazie. Il est marié à une militante de gauche. Il a aussi été garde du corps d’Hitler du début de la guerre jusqu’à ses derniers jours dans son bunker à Berlin.
Orphelin, il est élevé dans l’obéissance d’un grand-père autoritaire qui l’envoie en formation pour devenir peintre.
Il croise Hitler lors des jeux olympiques de 1936, admire le spectacle grandiose. Il effectue son service militaire dans les « troupes à disposition ». De là, il est affecté à la « Leibstandarte Adolf Hitler », un régiment de la troupe personnelle du führer. La solde y est plus importante qu’ailleurs. Il fait bien son travail et sait être discret. Il est promu dans le régiment le plus proche du führer. Affecté au service du courrier, il gère aussi les lignes téléphoniques privées de la chancellerie puis du bunker.
Rochus Misch est témoin des rencontres journalières entre les chefs militaires et autres dignitaires nazis et Hitler. Il est constament dans son ombre et l’accompagne dans ses déplacements sur différents fronts. Dans les derniers jours, il est affecté au standard du bunker. Il y fréquente la famille Goebels et ses six enfants. Il est à nouveau témoin des derniers défilés de tous les généraux et verra de l’intérieur de la fin du 3e Reich.
Mon avis sur cette biographie du dernier garde du corps d’Hitler
Le quotidien du Führer
On trouve ici un récit sans transpiration politique ni militaire. C’est uniquement la vie d’un soldat qui s’est trouvé au plus proche d’Hitler pendant la deuxième guerre mondiale. Il dépeint une vie extrêmement classique de caserne pour un soldat de l’arrière. Le récit n’est ni complaisant ni volontairement trop distancié.
Ne cherchez pas les anecdotes sur le chien d’Hitler ou ses escapades avec Éva Braun ou les tocs qu’il aurait eus. Le garde du corps était discret et ne tendait pas l’oreille outre mesure à ce qui se passait autour de lui. Il nomme beaucoup des personnes qui ont fréquenté le führer et leurs habitudes pendant les nombreuses réunions, mais sans beaucoup plus de détails. Hitler est dépeint comme un homme équilibré et plutôt sensible au bien-être de ceux qui l’entourent. Il dit même qu’il est toujours calme et maître de lui, contrairement à l’image de l’homme excité qu’on voit souvent.
Jusqu’à la fin, Rochus Misch ne remarquera pas (ou passe sous silence) l’état physique, mental et les addictions du führer. Il mentionnera seulement les remarques des autres comme Goebbels qui semblait inquiet de la dégradation évidente du chef de l’état.
Les derniers jours du IIIe Reich
Le plus intéressant est vraiment la dernière partie lors du retranchement d’Hitler dans le bunker. Il est accompagné d’Éva Braun avec laquelle il se marie quelques jours avant de se suicider. La famille Goebbels reste également jusqu’aux derniers jours avec leurs enfants qui jouent dans le bunker.
Plan du dernier bunker d’Hitler dans lequel il se suicide en compagnie d’Eva Braun. Dans la pièce d’à côté, Mme Goebbels a déjà empoisonné ses 6 enfants et se suicide en compagnie de son Mari.
La pression russe autour de Berlin est très bien rendue à travers l’accélération du rythme des communications et des réunions qui s’enchainent. Des petits signes trahissent la situation comme ces officiers qui paraissent alcoolisés devant le führer. Puis il y a les dégradations en série pour trahison des éminences du Reich. Beaucoup commencent à fuir, comme Himmler, Goering et d’autres. Vite remplacés. La scène la plus poignante est évidemment celle de madame Goebbels qui s’assoie à une table avec un jeu de cartes en pleurant après avoir euthanasié ses six enfants. Ceux-ci jouaient quelques heures plus tôt dans la petite pièce du standard de Rochus. Ou les deux généraux qui se tirent une balle dans la tête au pied du lit d’Hitler déjà mort.
Mais que s’est-il passé à cette époque ? Comment ont-ils pu en arriver là ?
Que retenir de « J’étais garde du corps d’Hitler »
J’ai une impression bizarre en fermant ce livre. En gros, ce n’est pas un livre d’histoire. C’est une bonne biographie, pas larmoyante, pas extravagante, mais qui manque de sel et de nouveautés (sauf dans les dernières pages).
C’est peut-être cela qui est à retenir. On s’imagine certainement beaucoup plus que ce qui s’est déroulé en réalité (je ne parle que de l’environnement proche du führer). Un homme encadré par une horde de fanatiques a brisé l’Europe. Pourtant dans son cercle proche il est dépeint comme un voisin comme le vôtre ou le mien. On s’attend, on espère presque la description d’un film d’horreur avec un maniaque psychopathe. Cela aurait quelque chose de rassurant, de savoir que c’était un monstre hors norme, alors que l’horreur était tenue à bonne distance de lui.
A réserver à ceux qui veulent connaître le quotidien banal de la chancellerie du 3e reich.