Billet retour simple 499 / 2521 mots

En 2073, la terre se mourait. Sur les huit cents millions d’êtres humains qui respiraient encore, une partie agonisait de faim ou brûlait sous le soleil, pendant qu’une autre s’appliquait à déclenchait une énième guerre. Quelques-uns tentaient d’échapper à cet enfer. L’heure des sondes spatiales et des rovers était révolue. L’homme s’aventurait loin de chez lui. Il cherchait parmi les planètes voisines, sa nouvelle arche.
Mars était analysée à distance par différents appareils depuis longtemps. Elle n’était pas idéale, mais sa proximité était un argument sérieux en faveur de sa colonisation et son alternance du jour et de la nuit, presque équivalente à celle de la terre, devait faciliter l’adaptation physiologique des colons.
Des scientifiques émirent l’hypothèse mûrement raisonnée que la vie sur mars avait pu exister, il y avait des centaines de millions d’années, dans des conditions similaires à celles de la terre. À une époque où les volcans côtoyaient un immense océan et où la photosynthèse n’était pas encore inventée. C’était le temps des microbes primordiaux hydrogénotropes qui se nourrissaient de gaz carbonique et de dihydrogène. C’était eux les grands producteurs de méthane qui étaient responsables de l’effet de serre, salutaire dans une certaine mesure. La terre et mars évoluèrent en parallèle et se réchauffèrent. Leurs chemins se séparèrent ici. Mars ne bénéficia pas des premiers organismes créateurs d’oxygène de la terre. Le méthane atteint une concentration critique et le soleil grilla cette planète qui finit par se refroidir doucement. Le réchauffement qui, dans un premier temps, profita au développement de la vie l’avait aussi détruite, repoussant l’activité microbienne à plusieurs centaines de mètres sous la croûte martienne. Les modèles d’évolutions de cette planète étaient soigneusement analysés. Les études de son atmosphère ou de la croûte de Mars ne purent réfuter ces hypothèses. Leur validité et la proposition de probabilités raisonnables d’existence d’une vie étaient admises par la communauté scientifique.
Quelques années plus tard, des chercheurs s’appuyèrent sur ces modèles pour publier une étude selon laquelle la vie sur mars avait eu le temps de se développer plus que ne le montraient les premières simulations et n’avait pas complètement disparu. Simplement, jusqu’ici, nous l’avions cherché au mauvais endroit. Il existait une probabilité non négligeable que des organismes aient pu survivre jusqu’à aujourd’hui. Survivre stipulait, dans ce cas, proposer un matériel génétique rendu inactif par les conditions extrêmes de la planète. Ce qui signifiait que tout n’était pas mort ; seulement inerte, en attente d’un milieu plus favorable pour se développer à nouveau. On pouvait imaginer ce qui était bénéfique à ces organismes à l’époque de leur prolifération. De là à imaginer recréer, au moins localement sur mars, une zone propice à leur culture, il n’y avait qu’un pas que l’agence spatiale privée Blue Steel franchit sans qu’on ait à la supplier bien longtemps. Elle voyait déjà le potentiel d’acclimatation que cela représentait pour l’homme, sur Mars, s’il avait à sa disposition des ressources endémiques de la planète. Pour mettre ce plan sur pied, il fallait aller là-bas.

Fiche de lecture de la nouvelle « Billet retour simple »

​Informations commerciales

Cette nouvelle de 4845 mots fait partie du recueil arracher les ailes des mouches en vente sur Amazon.

Dépôt légal juin 2023

​Résumé de la nouvelle « Billet retour simple »

Une équipe d’astronautes (non pas ceux qui sont morts la dernière fois, une autre) est envoyée sur mars pour débuter la colonisation de la planète. Ils doivent implanter sur cette planète tout ce qui sera nécessaire à leur survie et commencer son exploration. Ils font différentes découvertes.

​Intention du texte

Cette fois, j’ai une idée. Bon, en même temps, je n’ai pas trop de mal, c’est une très très forte inspiration d’une série que j’ai vue il n’y a pas longtemps et que j’ai trouvée vraiment bien.

Une série française, il faut le souligné, de science-fiction qui tient la route, ce n’est pas tous les jours, alors on peut s’y attarder cinq minutes.

Le seul inconvénient est que pour répondre aux critères du plus grand nombre, les créateurs n’ont pas pu s’empêcher de faire coucher tout le monde avec un peu tout le monde au point où l’on a, à un moment, l’impression de regarder un épisode de « friends » dans l’espace… Bref, cette série s’appelle « mission » et je vous la recommande si vous aimez le genre. J’ai oublié un autre avantage, c’est que cette série a le bon goût d’être assez courte. (note : j’en étais à la deuxième saison quand j’ai écrit cette nouvelle, mais je m’aperçois qu’il y en a trois au moment ou j’écris cette chronique.) Je me demande comment est la suite. J’espère que ça ne tourne pas en rond pendant des plombes autour de problèmes individuels comme… enfin, vous connaissez tous des séries qui se sont perdues.

Bref, j’ai repris l’interrogation majeure de la série en une petite nouvelle. Ce n’est pas du plagiat, mais comme le message m’a paru intéressant je le fais suivre comme on transmet n’importe quel autre message.

Il s’agit de la théorie fumeuse de l’apparition de la race humaine sur terre dite « des anciens astronautes ». Je ne suis pas très calé dans cette théorie complotiste, mais si j’ai bien compris, elle indique que les humains n’auraient pas évolué comme on le pense, mais seraient arrivés sur terre dans des engins qui les auraient transportés à travers l’espace. La preuve se situerait dans des messages cachés sous forme de dessins sur la porte des étoiles d’Amérique du Sud ou je ne sais où encore.

Les recherches

Regarder une série télé.

Tomber presque par hasard sur un article scientifique qui se rapproche du sujet.

Regarder une video conspirationiste sur youtube

Faire quelques recherches sur Mars.

Approfondir le sujet scientifique pour mieux comprendre le concept de l’article.

Mixer les trois.

​Processus de création de la nouvelle

Pour celle-ci, c’est particulier. Une fois que j’ai eu terminé ma réflexion, toute la structure était déjà posée. Il ne restait qu’à y mettre la déco pour l’ambiance et soigner la fin.

Je ne sais plus pourquoi les hommes vont sur Mars dans la série. Pour ma part, j’ai choisi de placer le contexte dans une urgence d’extinction et la recherche d’une porte de sortie pour quelques élus qui s’enfuiraient de la terre.

Dans la série, les explorateurs trouvent la preuve que les humains viennent de Mars. Ils apprennent qu’ils l’ont quitté après l’avoir détruite pour coloniser une autre planète : la Terre. L’histoire se répète sur la terre, mais l’homme n’a pas conscience de cette antériorité et n’apprend pas de ses erreurs.

J’ai repris cette idée qui m’a semblé géniale pour l’étendre sur un concept général. Là non plus, je n’ai rien inventé. Il se trouve que je suis tombé sur un article scientifique très intéressant qui allait exactement dans ce sens. Comme quoi la science et la fiction avancent vraiment dans la même direction et se posent les mêmes questions. La plus grande question pour notre avenir est donc de savoir si ce n’est pas la vie, elle-même, qui est un problème pour un milieu habitable. Est-ce que « habitable » n’est pas automatiquement synonyme de « inhabité » ? Ou en tout cas « habité depuis très peu de temps » ?

Une autre chose m’a surprise après réflexion. Le fait que des scientifiques se posent cette question pourrait indiquer qu’ils considèrent la vie comme une sorte de poison contre lequel on n’a pas de vaccin et que la consommation du milieu nécessaire à la vie est inéluctable, car c’est dans sa nature. Tout comme le scorpion qui pique la grenouille quand elle l’aide à traverser la rivière, les poussant tous les deux vers la mort.

Les personnages ne forment pas l’intérêt principal de ce texte. Il ne faut pas trop les négliger, mais disons qu’ils sont juste là pour mettre en valeur le propos.

Les lieux sont là aussi pour illustrer le message. Il faut que la situation initiale soit bien posée et qu’elle condamne l’humain par sa faute, sans l’ombre d’un doute. Il n’est pas possible d’envisager qu’il est une victime.

Idem pour Mars. La culpabilité de l’homme initial à propos de sa stérilité doit être évidente. C’est confirmé par une preuve à la fin qui dénoue la situation dramatique.

Le scénario est très mince. Il n’y a pas de progression de personnage qui devient un héro. On a une situation de départ, une révélation et une situation de fin qui n’est pas celle prévue et la chute.

Voilà, c’est bien assez pour aujourd’hui. À la prochaine.