khârn-âges - emmanuel pontié - 4e
2 étoiles

L’embrasement de Khârn-Ages n’a pas pris

Informations commerciales

Khârn-Ages est un roman de fantasy écrit et autopublié par Emmanuel Pontié
Dépôt légal novembre 2018
243 pages

Résumé de Khârn-Ages

Son père malade, Alaric est envoyé seul au château avec la charge de vendre la récolte de blé. Il arrive trop tard et se fait refouler devant les portes. Il décide donc de passer la nuit avec un groupe de personnes qu’il croit être comme lui des marchands qui attendent le lendemain.
À son réveil, son chariot a disparu et il se met en chasse des voleurs.

Mon analyse de Khârn-Ages

Pour moi, c’est un abandon, non seulement je n’ai pas réussi à me plonger dans l’histoire, mais je ne savais pas de quel type de personnage on me parlait. L’action arrive très vite, sans qu’on ait fait connaissance avec le monde ni avec les races ou les personnages. On ne se sent pas impliqué ni concerné par l’histoire. C’est difficile à expliquer, mais pour différentes raisons, la lecture n’est pas facile.

Un peu de contexte sur ma rencontre avec Khârn-Ages

Khârn-Ages est un roman qui sert de décor et de mise en situation à un jeu de figurines. C’est ce qui m’a attiré lors du festijeux 2025 de Villepreux. Les figurines à collectionner sont très sympas, mais comme ce n’est pas mon truc, je passe devant sans m’attarder et je tombe sur une série de livres. Les couvertures ne sont pas lisibles au premier coup d’œil et je m’attarde. Finalement, je discute un peu avec l’auteur qui dispose d’un univers ludique et littéraire complet et je repars avec le premier tome de sa série de romans.

Les personnages

C’est un des aspects qui m’a fait arrêter la lecture de ce roman. Tout d’abord, les noms. Ils sont très nombreux au début et, à part les noms de lieux qu’on retrouve sur la carte, ils sont jetés sans explications. C’est donc au lecteur de s’y retrouver entre les noms de lieux, les noms des races et les noms des personnages. Après trente pages, je n’arrivais toujours pas à identifier qui était qui. Ou plutôt qui était quoi, puisque nous avons ici à faire à différentes races anthropomorphes. Cela également est laissé à l’appréciation du lecteur : par exemple quand un garde fait une remarque sur les bovins, il faut comprendre qu’il parle du personnage que vous suivez depuis dix pages. Plus loin, quand il est fait référence aux griffes d’un autre, c’est à vous de comprendre que c’est une race féline sans savoir si d’autres aptitudes sont fournies avec ces attributs. Les images des protagonistes se construisent donc difficilement et évoluent au fil de la lecture.

Le style

Ajoutez à cela l’emploi d’un vocabulaire très (trop?) recherché qui donne un style parfois forcé qui alourdit la lecture et vous commencez à vous forcer à lire.

Page 2 : « On rit, on parle fort, sans prêter attention aux jongleurs et aux bayadères qui virevoltent au son des luths. »

Bayadères : 1. Danseuse sacrée de l’Inde. 2. Tissu bayadère (à larges rayures multicolores).
On imagine au début une inspiration orientale, mais non, fausse piste.

Utiliser des mots compliqués, c’est bien, mais il faut le faire à bon escient sans essayer de faire croire à une tournure poétique.

Page 21 : « Ce peuple matriarcal et troglodyte, peu scrupuleux et versé dans la sorcellerie nécrotique a toujours été la Némésis des Goûns plus encore que les Khârns. »

Une sorcellerie atteinte de nécrose ? Une sorcellerie nécromantique peut-être ? De la nécromancie dans ce cas ?
Némésis est l’ennemie jurée, absolue. Préciser qu’il est pire qu’un autre ennemi est donc redondant.

Rien n’est fait pour que le lecteur ait le temps d’être captivé par l’histoire qui se met en place. Les chapitres sont courts, voire très courts, parfois trois pages, et sautent chaque fois à un personnage différent pour lequel vous devez de nouveau déployer une somme d’efforts pour savoir ce qu’il est et à quoi il ressemble. Tout ça pour un bœuf qui s’est fait voler son chariot.

Est-ce que je vous conseille

Pas sûr. Je suis pourtant fortement imprégné de fantasy depuis très longtemps et j’aurais aimé soutenir un collègue autoédité, mais là, je suis passé complètement à côté.