La malédiction bataillon - 2
2 étoiles

« La malédiction bataillon » autoédité par François Linck

Informations commerciales

Roman Fantastique d’époque
La Malédiction Bataillon de François Linck
295 pages
Autoédité

Résumé du roman

Un jeune adulte part à la recherche de sa petite sœur qui a fait une fugue. Il trouve sa trace derrière le mur d’enceinte d’un manoir. Là, il rencontre Rose qui vient visiter son oncle. Celui-ci vit seul avec les domestiques, après la mort de sa fille, puis de sa femme.
Les deux sont loin de se douter de ce qu’ils vont trouver dans l’ancienne demeure.

Mon avis sur « la Malédiction Bataillon »

Les choses qui fâchent

On relève une faute de français toutes les deux pages. Certaines fois, on se donne la peine de vérifier dans Google si on ne se trompe pas soi-même. On ne peut pas dire que ça fluidifie la lecture.

Dommage, car ce ne sont pas de bêtes fautes d’orthographe. La plupart du temps, ce sont des fautes qui viennent d’un style qu’on a voulu forcer avec des tournures de phrases pompeuses qui ne fonctionnent pas :
« Elle laissa des marques de guerre peintes en crasse sur ses joues. »
« … ses lèvres étaient contorsionnées… »
« … vos côtes fêlées s’aggravent… »
« Le coup de feu se libéra avec force par le puits… »
« un amas d’oiseaux qui les observaient… »
« des éboulements en chaîne leur revenaient en amas de poussière. »
« la machine derrière eux émit une sous-tension. »
« Georges se prit un piqué de soulier dans l’estomac… »
Et surtout cette manie d’utiliser des verbes à une forme pronominale qui n’existe pas. On n’en tiendra pas rigueur à l’auteur, mais à la correctrice citée dans les remerciements…

On trouve aussi pas mal de longueurs. Exemple fictif : un personnage ne se contente pas de faire ses ablutions pour se rafraichir. Il s’approche d’un meuble en bois brut qui supporte une large vasque en porcelaine décorée de fleurs roses et jaunes et remplie à moitié d’eau. Il plonge ses mains en coupe jusqu’au poignet et en ressort le liquide qu’il laisse couler…

Pour finir, une bonne partie des dialogues ne sert à rien d’autre que placer des onomatopées et des injonctions.

Les bons points

Les descriptions sont très (trop ?) complètes. On visualise clairement chaque endroit. Les personnages, peu nombreux, sont très identifiables, dans les dialogues. J’ai aimé le détail apporté à chacun d’eux pour leur donner une caractéristique propre. Cela les rend humains et leur donne du relief.

Le plus satisfaisant de ce roman est bien son histoire. Comme on le dit souvent, tout a déjà été raconté, le principal est de raconter les choses d’une nouvelle manière, à sa façon, et cela est très bien réussi. Toute l’action du livre se déroule en l’espace d’environ 24 h. Les personnages n’ont aucun répit et ça, c’est plutôt pas mal. J’aime bien ce type de construction.

J’ai aussi été surpris de découvrir le choix de l’époque de ce roman, assez inhabituelle. Je ne crois pas qu’elle soit clairement identifiée. Les gens se déplacent en diligence, mais ont des fusils de chasse, donc on n’est pas si loin dans le passé.

Dans le prologue, les personnages qu’on nous présente meurent tous. C’est assez déconcertant et on se demande quel en est l’intérêt. On est vite plongé dans les tourments de ce jeune homme à la recherche de sa sœur. Il y a du suspense, jusqu’à un moment de bascule dans le roman où on passe dans le fantastique de manière brutale et inattendue. Grosse surprise. La jonction entre le prologue et le récit principal est faite vers la page 250. La tension est toujours croissante et ne retombe pas vers le milieu du roman comme cela arrive parfois. La fin est parfaite pour ce type de récit. L’auteur ne nous fait pas le coup du faux mort qui ressurgit comme par enchantement pour faire un dernier rebondissement.

La couverture

Notons le beau travail sur les couvertures.
Je ne sais pas pourquoi il y en a deux. La première sert de présentation commerciale au livre et quand on ouvre l’ebook. Une deuxième couverture se trouve à l’intérieur. Les deux sont très réussies et correspondent très bien au roman.

On retient ou pas « la Malédiction Bataillon » ?

Sans aucun doute, on retient ce roman autoédité. Il ne lui manque qu’une bonne passe de corrections pour fluidifier le style et éviter de surcharger inutilement le texte pour être vraiment bon.

La note finale de ce livre est uniquement due à sa forme trop inachevée qui nuit à l’image générale et pénalise beaucoup la lecture.