La révolution bolchéviste - dos
3 étoiles

Le bal des folles, Victoria Mas

Infos commerciales

Le bal des folles, 235 pages
édité par le livre de poche
Prix Renaudot des lycéens 2019
Prix première plume 2019
Prix Stanislas 2019

Résumé du livre « Le bal des folles »

Paris, 1885.
Depuis toute petite, Eugénie se sent différente. Jeune adulte, elle se confie à sa grand-mère en laquelle elle a toute confiance. Dans les jours qui suivent, son père la fait interner à la salpêtrière, le fameux hospice de femme du très renommé Dr Charcot. On y trouve toutes celles qu’un homme a, un jour, jugé hystériques ou folles au sens le plus large du terme. Eugénie y fait la connaissance de Geneviève l’infirmière principale dont elle changera la vie.

Tout l’hôpital vit au rythme des préparatifs du grand événement : le bal des folles. C’est un grand bal organisé dans l’hôpital, lors duquel la société se mélange aux aliénés. Officiellement pour laisser les internées en contact avec l’extérieur, officieusement pour griser les riches en côtoyant les folles (et en attendant secrètement le dérapage qui leur fera passer une bonne soirée).

Mon avis sur « Le bal des folles »

Un développement prenant

Le livre est court et intense. Chaque ligne, hors une ou deux descriptions un peu longues, sert le récit. L’écriture est fluide, le style ne m’a pas paru très marqué, mais il est efficace. Ce roman se lit très bien. On y découvre un monde différent. La plus grande partie de l’histoire se déroule dans l’hôpital. L’ambiance de l’époque, et surtout la place de la femme, sont très bien rendues.

« Le Bal des folles » est aussi un roman fantastique de par le sujet qu’il traite. Difficile d’en dire plus sans révéler l’affaire.
Je m’attendais à une fin à contre-pied et finalement, elle arrive dans un épilogue, 5 ans après, très plat au regard du reste du récit. C’est une fin « normale » qui est proposée. Ce n’est peut-être pas plus mal. On reste sur une note un peu ésotérique, alors que je m’attendais à un twist façon « shutter Island » où l’on s’aperçoit à la fin que le personnage principal est mené en bateau.

Une fin qui n’est pas à la hauteur

Il y a par contre une chose qui est pour moi un énorme défaut. On ne sait pas dans cet épilogue ce que devient le personnage principal. Aucune nouvelle… disparu des écrans radars… Au point qu’on se dit à la dernière page « d’accord, mais alors tout ça pour quoi ? ». C’est très agaçant, j’ai réellement horreur de ça. C’est comme si l’on commence à vous raconter une blague, mais qu’on ne vous donne jamais la chute et votre cerveau va rester en boucle sur ce problème qu’il va essayer de résoudre sans jamais voir la réponse.

Notes historiques : hypnose, hystérie et godemichet

Charcot utilisait l’hypnose pour « traiter » certaines « affections de l’esprit », dont l’hystérie. Freud, fasciné par le neurologue – et par sa mère sans aucun doute –, sera un temps son élève avant de développer son activité dans une branche encore moins scientifique.

Le vibromasseur est né en 1867 avec un moteur à charbon. – C’est quand même la grande classe –. Dans ces années, les médecins cherchaient à « soigner » l’hystérie (du grec, qui relève de l’utérus) féminine. Celle-ci se traduisait par un gonflement du clitoris, différentes « douleurs dans le bas-ventre » et une lubrification « anormale » du vagin. – Ouais, un sacré problème qui vous donnait tout de suite envie de faire médecine –.

Bon, il faut dire les choses comme elles sont, le fait que les femmes avaient envie de sexe était un problème. – Je ne comprends pas pourquoi, ni comment la solution était de leur apprendre à se passer des hommes pour ça, mais passons… –

Que retenir de « Le bal des folles » ?

« Le bal des folles » est un bon livre si l’on accepte de ne pas connaître toute la fin d’une histoire ou de se la raconter à soi-même ; ce qui n’est pas mon cas. Je pars du principe qu’une histoire doit avoir un début, un milieu et une fin. Toutes, les portes ouvertes doivent être refermées pour livrer au lecteur sa vision des choses et ne pas le laisser dans l’expectative. Sinon, ça s’appelle une arnaque.

Pourtant ce livre vaut le coup pour ces personnages, ses situations et son contexte historique qui m’ont beaucoup plu.