Le Vallon, Agatha Christie - 4e
4 étoiles

Le Vallon, Agatha Christie

Informations commerciales

Roman policier
254 pages
Edité par le club des masques
Dépot légal 1946

Résumé du roman « Le Vallon »

Dans l’Angleterre mondaine, Lady Angkatell invite plusieurs convives pour un diner dans sa propriété. Certains, parce qu’elle les apprécie, d’autres parce que la décence l’y oblige. Pendant le repas, plusieurs questions de la plus haute importance sont abordées : l’héritage des Angkatell, la position du Dr Christow dans le monde de la médecine. On observe les positions de chacun, les liens qui les unis ou qui les repoussent les uns des autres. En début d’après midi, le docteur Christow, dont on s’interrogeait sur ce que les gens pensaient vraiment de lui est assassiné. Sa femme est découverte devant le corps, une arme à la main.
C’est la scène que découvre Hercule Poirot, voisin des Angkatell et invité du diner, en arrivant sur les lieux.

Mon avis sur « Le Vallon » 

Sur le fond il n’a pas vieilli

L’autrice prend le temps de poser les personnages. On prend plaisir à découvrir la façade éclatante de chacun d’eux, puis tour à tour les êtres qui se découvrent une fois qu’on a commencé à gratter le vernis de la bienséance.

Décidément, ces derniers temps, je vais de surprise en surprise dans un sens comme dans l’autre. J’ai découvert des livres intéressants derrière des façades peu reluisantes, et j’ai été déçu par des romans sur lesquels je misais. Quand j’ai sorti, un Agatha Christie de ma PAL, c’était sans grand enthousiasme. Ce policier est dans la droite ligne de cette série de surprises.

Après un tiers du livre, personne n’est mort. On assiste à une scène de théâtre dans laquelle chacun tient son rôle. Même après le meurtre, on tient à préserver les apparences. Certaines mises en scène sont parfaites dans leurs descriptions. Le livre est parsemé de détails qu’on croit sans importance, mais qui se révèlent utiles par la suite pour la compréhension des personnages ou des situations.
On a même droit à une superbe scène de déclaration après une situation qui fait beaucoup penser à Pretty Woman avant l’heure.

Sur la forme il souffre de son âge

Le seul défaut, s’il faut en trouver, est que ce roman est imprégné de son époque. On retrouve par exemple quelques tirades sur les serviteurs des Angkatell qui sont vraiment étranges :

« Gudgeon ! C’est vraiment un serviteur à l’ancienne mode. Il n’a pas un patron, mais un seigneur »

Heureusement, dans cette histoire, certaines femmes sont fortes, indépendantes et leur intelligence rivalise avec celle de Poirot. D’autres sont beaucoup moins gâtées :

« Mrs – pas de révélation – avait pour son mari une véritable dévotion. Elle était avec lui comme une esclave »

La fin est complète. Tout est dénoué et compréhensible par le lecteur avec les données qu’il a en main. La dernière phrase vous fait pendre la mâchoire et votre cerveau se met en branle pour rassembler tous les éléments et en comprendre le sens après quelques minutes.

Que retenir de « Le Vallon » d’Agatha Christie

Ce roman est prenant de bout en bout jusqu’à la dernière phrase. Un vrai polar comme on les aime. On a tout sous les yeux. On soupçonne tout le monde et on se demande qui est le coupable. Hercule Poirot est magnifique. Sa présence n’est pas étouffante. Ses déductions ne sont pas exagérément mises en scène ni tirées par les cheveux. Chaque élément est parfaitement calibré.