Police des mœurs 1 - dos
1 étoile

Némésis, Xavier Seignot

Informations commerciales

Némésis, autopublié
485 pages
dépôt légal 2019

Résumé du livre

Un homme se réveille à l’hôpital en amnésie partielle. Un inspecteur vient le questionner à propos d’une affaire dont il pense qu’il est coupable. Les souvenirs reviennent peu à peu au patient. Serait-il vraiment le némésis comme le prétend le policier ?

Mon avis sur Némésis

Sur la forme

On ne va pas y aller par quatre chemins, je l’ai acheté et lu principalement pour parler d’un auteur prés de chez moi avec une critique sympa, mais ça va être compliqué. C’est bourré de fautes dont certaines en deviennent amusantes comme la confusion entre « prospérité » et « postérité ». La lecture est souvent ralentie et parfois difficile et cela n’améliore pas l’image de l’autoédition.

Une fois que c’est dit, parlons du livre. Originalité, il n’y a pas de chapitres. Est-ce que cela manque ? Non, pas du tout. On s’en passe très bien. Le livre est découpé en deux trames qui se superposent avec des paragraphes identifiés par deux polices différentes pour bien les repérer. La trame du présent dans laquelle le garçon est à l’hôpital et discute avec le policier qui voudrait l’accuser d’un crime. La trame du passé qui défile au rythme des souvenirs qui reviennent à l’esprit du garçon. Cette alternance est très bien menée, même s’il y a pas mal de longueurs dans la partie des souvenirs.

Sur le fond

Les personnages sont globalement bien caractérisés et les lieux assez immersifs.

Il y a quelque chose qui gène dans le tableau général. Toute l’histoire se passe dans une ville dirigée par une mairesse. On entend aussi parler d’un président, donc on pense que cette ville fait partie d’un état. Il y a aussi un ministre de l’intérieur qui a un rôle important et qui passe tout son temps dans cette petite ville où se déroule l’action. Le Némésis est appélé « l’ennemi public n° 1 » (alors que ce n’est clairement pas un criminel de premier plan) comme si tout le reste du pays n’existait pas. Cela donne l’impression étrange de porter des œillères et de ne pouvoir imaginer au-delà de ce qu’on nous montre.

Némésis, un titre qui en promet trop

Némesis est la déesse de la vengence. C’est pas n’importe quoi la déesse de la vengence. On s’attend à une intrigue de grande ampleur, des combats entre les forces du mal et du bien. Ici on nous sert une histoire d malfrat qui règle ses comptes. On tombe de haut.

C’est comme si vous appeliez votre fils Apolon et qu’il est chétif avec une jambe plus courte que l’autre. Ce prénom ne lui rendra pas service.

Là c’est un peu pareil. Le titre vous fait une promesse non tenue.

Le sous-texte de « Némésis »

Le livre voudrait prendre des allures de critique sociale si l’on en croit le descriptif d’Amazon sauf que le débat organisé dans l’histoire entre divers spécialistes en droit, sociologie ou politique pour parler du Némésis ne tient pas debout un seul moment. Ce point-là, je reconnais qu’il est très subjectif. On a l’habitude de voir des débats télévisés avec de prétendus spécialistes qui ne tiennent pas plus debout et qui tournent vite à la guerre d’égo avec des petites attaques mesquines.

Des airs de « déjà-vu » trop présents

Dernière chose, l’auteur insiste continuellement sur le fait que le Némésis est toujours habillé en noir avec sa moto noire, ses protections, ses aptitudes au corps à corps et sa voix caverneuse. À tel point qu’au bout de cinquante pages et tout le long du livre, vous ne pouvez vous empêcher de voir Batman à chacune de ses répliques.

Une queue de poisson à la fin du Némésis

Et pour finir, le rebondissement de trop, à la dernière page, est incompréhensible. Il remet en cause la fin et les 480 pages qui viennent de s’écouler, au point qu’on se demande pourquoi on les a lues. Alors, OK, j’ai appris qu’il y avait un Némésis 2 (que je ne lirai pas), mais quand même… se faire balader comme ça est plutôt désagréable. En fermant le livre, vous avez l’impression qu’on vous a posé un lapin à un rendez-vous.

L’histoire de la dédicace

Merci à clémence d’avoir oublié son exemplaire lors d’une séance de dédicace. J’ai ainsi pu acheter le dernière exemplaire de la première édition recyclé par l’auteur, avec une double dédicace.

Conclusion

En lisant Némésis, on se trouve dans la peau d’un bêta-lecteur qui reçoit un premier jet sans correction. Dans ce cas, ce serait acceptable, mais pour 14 €, c’est non.

Je regrette vraiment cette chronique, parce que j’espérais faire quelque chose de sympa, et je suis loin d’être irréprochable dans mes productions, mais il faut au moins se donner les moyens de livrer quelque chose de propre aux lecteurs. Cela signifie au minimum, l’utilisation d’un correcteur orthographique pour limiter les dégâts, si l’on n’a pas la possibilité de faire appel à un professionnel.