Léviathan, Paul Auster - 4e
1 étoile

Léviathan, Paul Auster

Informations commerciales

308 pages
Édité chez Actes Sud
Dépôt légal 1992

Résumé du roman « Léviathan »

Un homme meurt en fabriquant, une bombe. Impossible de l’identifier. La seule piste est un numéro de téléphone trouvé sur les restes du corps. Il appartient à Peter Aaron (un écrivain, encore…) que le FBI interroge. Peter nie connaître la victime. Il sait que la police va remonter la piste, il a très peu de temps pour écrire les mémoires de son ami décédé. Tout le reste du livre retrace la vie de la victime et l’enchaînement de situations qui l’ont mené là où il a fini.

Mon avis

La puissance de l’incipit.

« Il y a six jours, un homme a été tué par une explosion, au bord d’une route, dans le nord du Wisconsin. Il n’y a pas eu de témoin, mais on pense qu’il était assis à côté de sa voiture garée sur l’herbe quand la bombe qu’il était en train d’assembler a sauté par accident. »

Le fait que vous ne fermiez pas ce livre avant la fin tient uniquement à l’incipit. On vous a promis un bain de sang et vous voulez absolument connaître le pourquoi du comment. Votre curiosité est piquée au vif… jusqu’à l’ennui. Vous commencez à lire et vous vous embourbez dans l’histoire plate des personnages. C’est tellement en décalage avec ce qu’on vous a prédit que vous ne pouvez vous empêcher de vous sentir abusé. Même la 4e de couverture en manque d’inspiration relate un élément qui n’intervient qu’après 280 pages de vide.

Les cent premières pages décrivent la relation entre deux écrivains qui se rencontrent par hasard. À la moitié du livre, un événement vous fait pensé qu’il est le déclencheur de la fin du début, mais non, toujours pas. Vous n’êtes qu’à la moitié, alors il faut encore patienter et vous ne savez pas comment vous allez tenir.
La fin arrive comme un soulagement. Elle est claire et borde bien l’affaire. Disons que ça ressemble quand même à un accouchement dans la douleur.

Les personnages

Rien à redire, vu le temps qu’on passe sur chacun, ils sont tous très bien détaillés, on a presque l’impression de les connaître. La plupart du temps, ce sont des gens comme on en croise tous les jours. Je ne dirais pas qu’ils suffisent à faire une bonne histoire.

En plus je ne sais pas ce qu’ont les écrivains à écrire sur des écrivains, mais ça devient pénible au bout d’un moment. Ici, ils sont deux à se renvoyer la balle, alors merci pour le stéréotype, mais non merci.

Le scénario de « Léviathan »

Voila peut-être le point qui m’a le plus gêné. Il est absent. Non, la je suis méchant. Disons qu’il tient sur une page. Ensuite on vous sert ce que les personnages mangent au petit déjeuner, au déjeuner, au diner et à quelle heure ils se couchent.

On a une affaire de bomberman. Il y a des chose à faire avec ça quand même, au lieu de passer en revue l’Amérique entière. Si encore c’était volontairement une critique sociétale, mais non. Ce point là est également survolé.

Ce qu’en pensent les autres

Si vous ne désirez pas rester sur ce seul avis négatif, je vous invite à lire la très bonne critique sur mysterycomics.

L’auteur y fait une analyse de fond du roman. Je partage la plupart de ses points de vue. Les traces historiques sont intéressantes. Seulement pour moi, tous ces points positifs sont beaucoup trop dilués dans du blabla inutile et du remplissage de texte.

Que retenir de « Léviathan »

Léviathan est un peu biographique, un peu road movie, un peu polar, mais jamais vraiment l’un ou l’autre. On ne sait pas très bien où on en est.
Et là, le doute m’envahit. Paul Auster n’est pas un inconnu, il vend des tas de livres, ça ne peut pas être par hasard. Suis-je passé à côté de quelque chose ? Peut-être des conceptions qui se tiennent au-delà de ma compréhension ? Je me dis que je suis tombé sur le mauvais Paul Auster, alors je décide sans tarder d’en ouvrir un autre que j’ai sous la main.
Je vous donne rendez-vous avec la critique de « seul dans le noir ». À bientôt.