3 étoiles

Un aller et retour, La Carte du Hobbit - B. Sibley, J. Howe

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Un Aller et Retour, Document de Fantaisie
63 pages au format 11×18

édité par Christian Bourgois éditeur

Résumé de “Un Aller et Retour”

43 pages sont consacrées aux explications sur l’œuvre et au résumé du voyage de Bilbo.
20 sont utilisées pour les descriptions des différents lieux visités par le hobbit.
Chaque lieu est magnifiquement illustré en noir et blanc par J. Howe. Sur la 3e de couverture, une petite pochette contient une très belle carte en couleur.

Mon avis

Sur le contenu

Un petit livre très intéressant pour qui veut en connaître plus sur les coulisses des œuvres de Tolkien. On y apprend l’importance que l’écrivain attachait aux cartes et aux langues. Chez Tolkien, les deux vont de pairs. Certaines cartes sont légendées par des runes et celles-ci ne sont pas décoratives. En tant que linguiste, il a développé un langage elfique, mais aussi un alphabet nain. Le détail démontrant la précision de Tolkien est que cet alphabet nain est composé de lignes droites (verticales, horizontales et diagonales) puisque ce langage était destiné à être gravé dans la pierre. Et oui, il fallait y penser.

Sur le Prix

Passons maintenant aux aspects moins plaisants. D’abord le prix. 19,50 euros ? Sérieux ? Pour soixante pages et quelques illustrations avec une carte ? Ça va, on se fait plaisir, hein.

Sur la traduction

Qu’est-ce qui est venu à l’idée des traducteurs J. Georgel et P. Loquin de modifier les noms habituellement utilisés dans les traductions françaises ? Je comprends les retraductions de certaines œuvres. Cela a été le cas pour Lovecraft il y a peu de temps. C’était justifié par une meilleure connaissance de l’esprit dans lequel était l’écrivain et la découverte de textes originaux ou encore d’autres raisons obscures qui justifient la proposition d’une nouvelle traduction. Mais pour Tolkien, je pensais qu’il y avait consensus, au moins sur les noms propres (même si la traduction de Bilbo en Bilbon reste un mystère).

On ne sait plus de quoi on parle

Dans Un Aller et Retour, on peine à retrouver de quoi on parle tellement on est perdu par les noms différents des lieux… C’est tout de même gênant. Surtout que ce livre, justement, parle principalement des cartes de Tolkien.

– Fendeval fait beaucoup moins classe que Fondcombe.

– Le Mont Brumeux devient mont de brume. Alors non. Ces deux groupes nominaux n’ont pas la même signification. Le mont n’est pas constitué de brume… enfin…

– Hobbitville (comme Sourisville, mais pour hobbit) remplace Hobbitbourg et frôle le ridicule. Avec ce suffixe « ville », je vois maintenant des hobbits dans le béton, merci…

– La comté devient LE comté. C’est un parfait exemple des détails de la langue. Chacun des deux noms emploie un article défini. Comme son nom l’indique, il devrait permettre de comprendre de quoi on parle (comme la différence entre un stylo et le stylo) or, ici le changement d’article nous perd. « Comté » est habituellement du genre masculin, donc l’emploi de l’article « le » rend ce comté finalement comme n’importe quel autre. Alors que quand on parle de « la » comté, on sait tout de suite de quelle comté il s’agit puisqu’il n’y en a qu’une.

– Bilbon Sacquet devient Bilbo Bessac. Bessac ? Ça vient d’où ? Je rappelle que le nom original est « baggins ». La traduction des noms propres est un exercice particulier. Sacquet n’est pas formidable, mais toujours beaucoup mieux que cette fausse besace. Sans compter encore une fois que des générations de lecteurs et de spectateurs sont habituées aux noms précédemment utilisés depuis des dizaines d’années.

Ce qu’on retiendra de “Un Aller et Retour”

Pour résumer, c’est un livre pour les fans qui aurait pu être intéressant à un prix raisonnable et réalisé par un auteur qui souhaite apporter sa pierre à l’édifice et non se l’approprier. Reste le formidable travail d’illustration de John Howe qu’on peut toujours apprécier ici.

Un Aller et Retour zoom