4 étoiles

Fantastique Ile de pâques, Francis Mazière

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Fantastique Ile de Pâques, récit de voyage historique et ésotérique
Édité par le livre de poche

Dépôt légal 1968

Résumé du livre « Fantastique Ile de Pâques »

Ce livre est le récit de l’exploration de l’Ile de Pâques par F. Mazière (notamment accompagné par sa femme polynésienne (ce détail a son importance). Son bateau à voiles part d’Antibes en France le 22 novembre 1962. Il arrive en vue de l’île de Pâques, nommée « le nombril du monde » après un long périple et plusieurs escales sur différentes îles, le 2 février 1963.

Cela représente une première information sur le possible peuplement de l’île par l’ouest dans un délai compatible avec la survie en mer, à un âge où les embarcations étaient plus frêles.

Contexte historique

L’Ile de Pâques est sous l’autorité de M. le Jefe Militar, de sa femme et d’un curé allemand. Des soldats protègent l’île contre les dangers de l’éducation moderne.
C’est comme cela que commence ce récit. La première partie du livre retrace l’histoire des différentes « conquêtes » de l’île et l’histoire de ses peuples, tour à tour enlevé pour servir d’esclaves, parqués dans des villages insalubres, pendant que les moutons et le peu de plantes servent à la garnison. La variole et la lèpre finissent de ravager la population originale de l’île qui passe de plus de 5000 habitants à quelques centaines lors de la visite à but archéologique de F. Mazière.

2 ans d’explorations et de recherches

Son voyage dure jusqu’en février 1965. Pendant deux ans, sa femme polynésienne gagne la confiance de la population. Elle se voit confié des secrets sur les ancêtres de l’île et les plus anciennes coutumes. Les chefs locaux lui ouvrent d’anciennes grottes et lui apprennent les anciens rituels. La population n’est pas libre de circuler sur son île, toute personne qui souhaite quitter le village doit demander un laissez-passer au Jefe Militar. Pendant ce temps, F. Mazière explore l’île, recense les Moaïs, les carrières et s’interroge sur les moyens dont ils disposaient pour les tailler et surtout, pour transporter et mettre en place ces statues de pierres qui pèsent jusqu’à vingt tonnes dans des endroits escarpés.

Mon avis

De l’histoire aux déductions hassardeuses

C’est à partir de là que l’auteur se laisse aller à exprimer des idées qu’on sentait sous-jacentes jusque là :

« En présence de certains mystères géologiques qui impressionnent sur cette île, nous sommes en devoir de ne pas omettre la possibilité d’un contact extra-terrestre… ».

Ou encore :

« D’après les informations recueillies, les statues étaient transportées grâce au “mana” qui leur était insufflé en ce temps-là et qui s’est perdu depuis. »

Cette « information » sur le mana revient régulièrement dans les retranscriptions.

D’autre part, F. Mazière, constate un écart entre les différents stades de l’art local. Le plus ancien étant le plus développé et le suivant qui correspond au peuplement polynésien est moins évolué. Il est même qualifié de copie dégradée de l’ancien art qui se perdait dans le temps. Pour l’explorateur, il y a eu une première colonisation de l’île avant celles que l’on connaît. Il s’agirait d’une population prédiluvienne, détentrice d’un savoir qu’ils nous ont laissé en héritage et qui peine à se perpétuer dans la tradition orale. Une grande partie du savoir original s’est perdue lors des premières rafles esclavagistes qui emportèrent les jeunes, comme les vieux qui étaient les passeurs du savoir.

Deux semaines avant le départ de l’expédition, les chefs locaux font un dernier cadeau à F. Mazière sous forme d’un récit unique et intime dans lequel ils leur transmettent ce qu’ils savent aujourd’hui et dont voici quelques exemples choisis :

Les « révélations » de l’Ile de Pâques

« les habitants de Jupiter ont réglé l’accord des planètes. »

 

« La statue (amenée en Belgique) est une des plus anciennes, mais sa force lui a été complètement enlevée. »

 

« La première planète que les hommes vont connaître est Vénus. »

 

« Notre corps ne peut résister plus de deux mois sur les planètes. »

 

« Peu d’étoiles sont habitées. »

 

« Il existe des gens parmi nous que nous ne pouvons voir. »

 

« Deux planètes, Jupiter et Mars n’ont pas d’électricité naturelle, elles sont comme la terre. »

 

« Seule notre terre possède des hommes de différentes couleurs. »

 

« Il existe une planète sans plantes, sans terre, formée juste d’eau et de pierres. Les formes humaines qui y vivent sont différentes et naissent dans l’eau. »

 

« La planète est formée d’une boule de pierre et de fer. »

« L’île de Pâques fut différente. »

 

« Les volcans apparurent au temps de la première race… mais leur venue est séparée par de nombreuses années. »

Que retenir de « Fantastique Ile de Pâques »

Nos interrogations sur le nombril du monde ne datent pas d’hier. Faute de remonter le temps pour détenir la vérité, nous ne sommes pas près d’arrêter de nous questionner sur ce qui s’est déroulé sur cette île mystérieuse.

Le cerveau a horreur du vide, c’est bien connu. Le récit de F. Mazière comble partiellement les vides de l’histoire. Ceci dit, sa manière d’y parvenir n’est pas des moins habiles. Il s’en sort bien comparé à d’autres charlatans contemporains qui utilisent de faux arguments prétendument scientifiques et qui s’approchent plus, en réalité, de la numérologie.
Cependant, avec un peu de recul, on ne peut nier que ces théories se rapprochent de thèses complotistes ou farfelues.

Pour ne pas renier l’ouvrage entier, j’ajoute que ce livre est très instructif dans sa première partie qui concerne les voyages (invasions ?) précédents vers l’Ile de Pâques et son histoire connue en dehors de toute spéculation.

À réserver tout de même aux fans du genre.