

Quand la hard science-fiction est humaniste et revendicatrice
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Mia est un roman de science-fiction écrit et autoédité par Stéphane Dupuis.
Premier tome d’une trilogie annoncée.
Publié en février 2025
243 pages
Résumé
Alex est féru d’informatique et de nouvelles technologies. Mais, Alex est aussi en phase terminale sur un lit d’hôpital et attend la mort. Un homme se présente à son chevet et lui propose un marché incroyable pour donner à son cerveau, uniquement, une vie éternelle. Il croit d’abord à une blague, mais finit par accepter.
Naturellement, le marché ainsi que sa nouvelle identité comportent de nombreuses contraintes auxquelles il va devoir se plier avec plus ou moins de plaisir.
Mon analyse de Mia tome 1
Avec ce livre, je suis allé de surprises en désappointements.
Certains parlent de sortir de leur zone de confort, moi j’en ai été éjecté. J’ai lu ce roman à l’occasion d’un échange de service. Je confiai ma novella de fantasy à Stéphane Dupuis pour avoir son retour de bêta lecture et en échange, je lui faisais mon retour sur son roman publié. Stéphane est un rôliste comme moi. Nous faisons partie du même club de JDR, donc pour lui, lire de la fantasy, ce n’est pas une révolution. Il est en terrain connu et m’a livré un avis très éclairé sur mon livre. Chose que je ne suis pas sûr d’avoir pu faire avec le sien tant il est éloigné de ce que j’ai l’habitude de lire. Force est de constater que c’est un genre pour lequel je n’ai pas les codes d’appréciation donc je vous fais part de mon ressenti, plus que d’une analyse de lecteur averti.
Les thèmes
C’est là que j’ai été désarçonné. Mia aborde une certaine quantité de thèmes et de revendications comme le libre accès à la technologie et la privatisation du savoir, le transhumanisme, la transidentité et la condition féminine. Tout cela dans un milieu qu’on peut qualifier sans exagérer, de hard SF. Heureusement, des notes de bas de page renvoient certaines fois à des sources de documentation. L’histoire ne se déroule pas dans un futur très éloigné. S’il n’y avait cette histoire de transplantation de cerveau et de cyborg, on serait dans de l’anticipation. Pas de vaisseau, donc, mais un Paris tout ce qu’il y a de plus conventionnel. Par contre, les références au matériel aux normes et une foule de détails techniques sont très pointus et les subtilités qu’is dissimulent ne seront compréhensibles que par des personnes du milieu.
Le scénario
C’est le premier tome d’une trilogie sur Mia, donc on y découvre les personnages, dans un scénario qui ne monopolise pas les 243 pages de ce roman. Un groupe privé dispose d’une technologie révolutionnaire et décide d’en faire une arme. Jusqu’ici, on est en terrain connu. Une fois la période d’adaptation passée, l’arme est envoyée en mission et on découvre ses nouveaux talents. J’ai beaucoup aimé le contrepied pris par l’auteur lorsqu’un personnage cherche à expliquer les « pouvoirs » de Mia.
Les personnages
D’après moi, c’est là que réside tout l’intérêt de ce roman basé sur la transidentité du personnage principal. Alex, pour les besoins calculés du service, est transféré dans un cyborg au corps de femme. L’identité masculine d’Alex fait de la résistance dans son nouveau corps et il doit affronter les nouveaux regards qui se portent sur lui ainsi que toutes ces petites remarques ordinaires et préjugés déplacés dont il n’a pas l’habitude. C’est l’occasion pour l’auteur de se lancer à plusieurs reprises dans des plaidoyers sur la condition de la femme.
C’est doublement perturbant pour l’esprit d’Alex/Mia, lorsque cette femme au corps objet créé pour être désirable est abusée.
Au début du livre, Mia m’a beaucoup fait penser à Nikita. Les deux sont morts, ou tout comme, au début de l’histoire. Les deux sont pris en main par le service action d’un employeur puissant. Elles sont entrainées à protéger, mais aussi à tuer. Les deux ont conservé des sentiments humains et affrontent des dilemmes dans leurs actions.
Qu’est-ce qu’on retient de Mia ?
Je trouve que ce livre tient également beaucoup du manga et sans être dessinateur ni ultra familier de ce type d’ouvrage, je pense qu’une adaptation serait très facile et trouverait son public : Jeune, technophile, concerné par les thèmes de société et les rapports humains, avec un fort penchant pour la SF et l’anticipation.
Si vous faites partie de la cible, foncez lire Mia, vous ne trouverez pas tous les jours un roman comme celui-là.
Note : il vous faudra cependant faire preuve d’indulgence sur l’orthographe.