Le prince - dos
1 étoile

Le Prince, Machiavel

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Le Prince, essai politique/philosophie
écrit en 1513, première publication en 1532
réédité par Le Livre de Poche
39 pages d’introduction + 10 pages de notes sur l’édition + 123 pages de textes + 9 pages de bibliographie

Résumé de « Le Prince » de Machiavel

Introduction élitiste à l’image du Prince.
Notes de l’édition et explications des choix de traduction.
« Le Prince » est le texte d’un secrétaire à la chancellerie italienne dont le pays a été récemment envahi par la France. Machiavel – ce livre n’utilise jamais son nom de naissance – en tire un enseignement politique et militaire. À travers son idée de principat, il parle du pouvoir et de l’utilisation du pouvoir par des personnes détentrices de la vertu nécessaire pour se tenir au-dessus de commun des mortels. Il explique la bonne conduite en termes de relations extérieures, déclare la nécessité de puissance et de « vertue » chez le prince et justifie la guerre et tout usage de la force pour assoir son pouvoir et son autorité au mépris des vies sacrifiées pour cela.

Mon avis sur « Le Prince » de Machiavel

Un peu d’histoire

La première partie de l’introduction et de la note d’édition sont les plus intéressantes de ce livre.

Dans cette introduction, on apprend que le texte original a été perdu. Il n’y a donc pas de texte canonique de ce livre. Même le titre est issu d’une habitude prise à travers le temps et d’un consensus plus que d’une traduction fiable.
Ensuite, on apprend qu’il était commun à cette époque pour un éditeur de corriger un texte d’auteur ainsi que de revoir la ponctuation. On se demande ce qu’on lit et à qui on le doit.

Je rapproche cette chronique de celle sur le n° 81 de la revue galaxie sur la propagande.
Dans la mesure où le texte original de Machiavel n’existe plus et qu’on sait qu’il a été largement modifié par le premier éditeur. N’est-on pas en droit de penser que ce qu’on peut lire aujourd’hui est sensiblement différent de la pensée de l’auteur et que la base a été utilisée pour servir une propagande quelconque, au profit d’un pouvoir en place qui cherche des justifications à ses actes ?

La traduction

La note de traduction est également très intéressante. Elle explique le parti pris du « un mot pour un mot ». C’est-à-dire qu’un mot du texte « original » est toujours traduit par le même mot en français. Cela même si ce mot original a plusieurs sens. Ça ne paraît pas évident comme ça, mais avec l’explication complète, on a tendance à valider cette idée. Cette note explique également ne pas avoir retouché la ponctuation – très chaotique – du texte d’« origine » pour en respecter la lecture fastidieuse et l’effort nécessaire du lecteur.
Bon, avec tout ça, on est prévenu, on va passer un bon moment…
Et bien ça ne rate pas.

L’introduction, passablement incompréhensible, s’adresse à des personnes déjà versées dans la philosophie pour comprendre les références ou dans les théories politiques pour comprendre l’attrait de cette lecture à but d’étude.

Sur le message du texte

Le Prince en lui-même est… vieux est le premier mot qui me vient. Pas par le type d’écriture – ça on a été bien prévenu –, mais par son propos. Rappelons qu’il date de 1532. Je comprends que des politologues en tirent un enseignement historique, mais à titre personnel, au bout d’un moment il faut dire les choses comme elles sont : je me suis emmerdé.

Le fait que certains de mes contemporains appellent cela « les premières notions de politiques modernes » me terrifie, car il n’est jamais question d’autre chose que de rapports de force. D’ailleurs, il prend soin de poser la question de la morale. Un peu rapidement et en s’appuyant sur une formalisation avantageuse, principalement pour servir son propos. La question de la morale est anecdotique à côté de la question politique et de la puissance des Princes. Ces considérations périmées, on en a eu notre dose.

Ces concepts pourtant toujours en vigueur, avec des puissances comme l’URSS – c’est comme cela qu’on l’appellera bientôt –, la Chine ou la Corée du Nord, sont périmés. On croyait que les Princes étaient tombés, guillotinés, mais ils ont juste changé de nom.

Que retenir du Prince de Machiavel ?

Je vais faire court. Je ne sais pas. Rien.
Si vous voulez un livre philosophique, il y en a de bien meilleurs et plus accessibles et si vous souhaitez une présentation ou une analyse des théories politiques, il y a aussi de bien meilleures sources, et surtout plus actuelles.

Si vous pensez que c’est de la culture et qu’il est dans votre liste des livres à avoir lu avant de mourir, vous vous apercevrez, une fois ouvert, que c’était faux.